Le dernier instantané,
Penché à la fenêtre de l’appartement dans la rue Saint-Honoré, Louis saisit aussitôt une petite feuille de papier.
Puis il s’empare fébrilement de la plume gorgée d’encre, de quoi faire un instantané.
Elle est là, assise dans une charrette à fumier qui cabote sur le pavé de la chaussée de Saint-Honoré.
En 1793, de la Conciergerie à la place de la Révolution, cet itinéraire qui mène les condamnés jusqu’au couperet de Samson est une manière de chemin de croix.
Alors, Louis la croque en quelques traits nerveux.
Louis, c’est le Louis David .Celui-même qui, dans quelques années, peindra le couronnement de l’empereur Napoléon et à qui l’on doit un Chef-d’œuvre de la peinture réaliste le stupéfiant « Assassinat de Marat »
Et la femme qu’il vient d’exécuter à sa manière, quelques secondes avant le bourreau , c’est la reine Marie-Antoinette.